Il existe de nombreuses idées reçues sur l’hypnose : manipulation, perte de contrôle, sommeil profond, incompatibilité avec certaines personnes…
L’intérêt que suscite depuis quelques années l’hypnose de spectacle contribue à envelopper l’hypnose sous un voile de croyances qu’il est souvent nécessaire de soulever. Découvrez comment fonctionne l’hypnose et sur quoi se base l’hypnothérapie.
Sommaire
Idée reçues n°1 : nous perdons le contrôle sous hypnose
Une idée reçue assez répandue sur l’hypnose est que nous perdons le contrôle quand nous sommes hypnotisés. Il faudrait en premier lieu définir ce que veut dire « être hypnotisé » et tout l’intérêt de cette page est que vous le compreniez en percevant d’abord ce que ce n’est pas.
Disons donc d’emblée que, non, nous ne perdons pas le contrôle sous hypnose ! Nous entrons simplement dans un état de vigilance différent : une « vigilance généralisée ».
Durant une séance d’hypnose, ce passage d’une « vigilance restreinte » (qui pourrait se définir comme une conscience plus active) à une « vigilance généralisée » nous place dans un état beaucoup moins réactif ou plus passif qu’à l’habitude. Ainsi notre attention est moins portée sur ce qu’il se passe autour de nous que sur nos ressentis, nos émotions, notre imaginaire… Bref notre attention se situe désormais à un autre niveau de perception.
Le passage d’une « vigilance restreinte » à une « vigilance généralisée » nous place dans un état beaucoup moins réactif […]. Notre attention se situe alors sur un autre niveau de perception [qui] ne nous fait en rien perdre le contrôle sur ce qui se passe.
Toutefois ce niveau de perception différent, appelé « vigilance généralisée », « veille généralisée », « état modifié de conscience », « transe » ou encore « état d’hypnose« , ne nous fait en rien perdre le contrôle sur ce qui se passe. Un téléphone sonne, une personne entre dans la pièce, une alarme se déclenche, un signal nous rappelle et nous repassons aussitôt dans un état de veille restreinte (et l’hypnothérapie utilise beaucoup ce passage de l’une à l’autre). Il n’est donc pas possible de perdre le contrôle sous hypnose.
Idée reçues n°2 : l’hypnose ne fonctionne pas avec tout le monde
« Tu peux essayer mais ça ne marchera pas sur moi, je ne suis pas hypnotisable. »
Voilà une affirmation que j’ai déjà pu entendre en parlant d’hypnose. C’est une autre idée reçue : l’hypnose ne fonctionnerait pas avec tout le monde. L’hypnose de spectacle joue encore probablement un rôle dans cette croyance.
Et en même temps cette hypnose de spectacle nous apprend ici quelque chose. Pour les besoins du show et notamment son rythme effréné, il est effectivement nécessaire de trouver des personnes « hautement suggestibles » à l’hypnose ou en tout cas à l’hypnotiseur qui se présente. Pour ce genre de spectacle, il est donc effectué un tri à l’aide de premiers « tests d’hypnotisabilité » et il est alors question de ne garder que les personnes qui, à ce moment-là, dans ces conditions-là, face à cette personne en particulier, sont « hautement suggestibles », c’est-à-dire répondent favorablement et rapidement aux suggestions.
Qu’est-ce que cela signifie ? Certaines études estiment que 10% de la population est potentiellement « hautement suggestible », c’est-à-dire hypnotisable très rapidement. Pour les autres, on parle de suggestibilité normale.
Ainsi 90% de la population est suggestible à l’hypnose, probablement pas en un claquement de doigts, mais avec des méthodes plus adaptées aux différentes personnalités et aux différents besoins.
C’est ce que se propose de faire l’hypnothérapie en adaptant les connaissances de l’hypnose aux personnes qui se présentent avec leurs singularités (chacun est unique) et surtout avec leurs besoins particuliers.
Tout le monde est donc suggestible à l’hypnose mais à des rythmes différents et avec des méthodes différentes. L’adaptation ou harmonisation est ici primordiale, d’où l’importance de créer une vraie relation de confiance et de compréhension entre l’hypnothérapeute et le client.
Idée reçues n°3 : l’hypnose est une forme de manipulation
Pour répondre à cette idée reçue sur l’hypnose, il est d’abord utile de définir le mot « manipulation ». Selon le Larousse :
« La manipulation est l’action de manipuler quelque chose, de soumettre quelque chose à des opérations diverses, en particulier dans un but de recherche ou d’apprentissage. »
Alors dans ce cas, oui, l’hypnose et l’hypnothérapie usent d’une forme de manipulation. D’abord en proposant à la personne d’entrer en « état de veille généralisée », « état modifié de conscience », « transe » ou encore « état d’hypnose« . Car cet état est atteint par un processus que l’on appelle l’induction, c’est-à-dire par l’action d’induire ce niveau de perception différent de l’ordinaire. Et si cela peut-être fait de manière autonome en auto-hypnose, c’est un chemin qui est proposé au cours de la séance par l’hypnothérapeute grâce à ses connaissances d’hypnotiseur et à des techniques particulières adaptées à la personne.
Lors d’une séance d’hypnose dans mon cabinet à Marseille qui, souvent, s’étale sur plusieurs séances, nous contruisons les étapes d’une transformation.
Ici le praticien dispose encore de connaissances, d’un savoir et notamment de protocoles d’hypnose qu’il va adapter au mieux à la personne ainsi qu’au type de changement souhaité. Il s’agit donc bien de « soumettre à des opérations diverses dans un but d’apprentissage ».
C’est contexte d’utilisation de l’hypnose détermine la forme de manipulation. Car il y a des formes de manipulation utiles quand il s’agit du changement souhaité par une personne.
Ici l’hypnose de spectacle nous donne encore une illustration des limites de la manipulation quand elle est employée sans prendre le temps de prêter une attention suffisante à l’écologie de la personne.
Idée reçues n°4 : en hypnose c’est l’hypnothérapeute qui fait tout le travail
Une idée reçue qui, cette fois, ne provient pas de l’hypnose de spectacle mais plutôt de l’histoire de l’hypnose, de certaines croyances qui se sont propagées jusqu’à nous et d’une incompréhension face à la pratique de l’hypnose.
Pour certains, l’hypnose est un processus dans lequel l’hypnothérapeute endort le sujet et opère pour supprimer de l’inconscient la cause d’un mal (souvenir, habitude, goûts, etc…). De cette opération miracle il n’est rien.
Le rôle de l’hypnothérapeute sur le chemin vers le changement est de marcher à côté de la personne en donnant la cadence et en proposant des sentiers adaptés.
C’est la personne par elle-même qui fait l’exploration. C’est elle qui fait le travail : le sujet est l’artisan de son propre changement.
Il n’y a donc pas de mauvais hypnothérapeute comme il n’y a pas de mauvais sujet en hypnose. Il ne peut y avoir, à la limite, que des relations thérapeutiques infructueuses. Mais il y a surement deux choses importantes pour une relation prometteuse : une présence absolue de l’hypnotérapeute et un engagement complet de l’artisan pour son changement.
Idée reçues n°5 : en hypnose on dort et on ne se souvient de rien
« Et maintenant vous dormez » : encore une phrase qu’il est possible d’entendre en hypnose de spectacle et qui sous-entendrait que l’état d’hypnose est un état de sommeil. Mais en reprenant ce que nous venons de dire, il semble assez clair que l’hypnose n’est pas assimilable à du sommeil et que c’est encore une idée reçue sur l’hypnothérapie.
Cette idée reçue vient très probablement du fait que, lors de ce que nous avons nommé « état de veille généralisée », « état modifié de conscience », « transe » ou encore « état d’hypnose », la personne a en général les yeux fermés. Bien qu’il est tout à fait possible de vivre une expérience hypnotique les yeux ouverts notamment par l’expérience de la pleine présence.
Mais vivre cette expérience les yeux fermés est souvent plus propice à l’état recherché. D’abord car cela permet déjà de se mettre dans une disposition différente que l’on associe en général au calme : je ferme les yeux pour déconnecter. Ensuite car cette mise en condition augmente de fait l’attention portée aux suggestions de l’hypnothérapeute. Enfin car fermer les yeux permet une plongée plus facile à l’intérieur de soi et une stimulation plus accrue de l’imaginaire.
Il est bien démontré que l’hypnose n’est pas assimilable au sommeil. La forte stimulation cérébrale lors de l’état d’hypnose et les zones stimulées dans le cerveau en font un état qui n’est pas comparable à l’état sommeil. Et s’il arrive que le sujet ne se rappelle pas de tout ce qu’il se passe lors de son expérience hypnotique, une partie consciente accompagne très souvent cette expérience et en démontre la complexité.
Alors qu’est-ce que l’hypnose et qu’est-ce qu’une hypnothérapie ?
Si on souhaite définir en quelques mots ce qu’est l’hypnothérapie, on peut commencer par dire qu’elle est l’art d’accompagner le changement. Je souhaite changer tel ou tel comportement, telle ou telle réaction, je suis capable de mener cette transformation et l’hypnose va m’aider à la réaliser.
L’hypnothérapie est l’art d’accompagner le changement.
Pour ce faire, un hypnothérapeute, grâce à ses connaissances et son savoir, va créer cet « état de veille généralisée », « état modifié de conscience », « transe » ou encore « état d’hypnose » dont nous avons parlé tout au long de cette page. Il va induire cet état, c’est-à-dire le provoquer, avec des procédés quelques fois dissimulés mais toujours dans une relation prévenante et au service de la personne.
Dans cet état d’hypnose, dans lequel tout le monde est capable d’entrer à des rythmes différents et avec des moyens différents, pas de perte de contrôle et encore moins de sommeil. L’intérêt est de se placer à un autre niveau de perception, quelque part où la « conscience », cet état de « veille restreinte » dans lequel nous avons l’habitude d’évoluer et de se poser des question, se dissipe et laisse émerger d’autres moyen de comprendre et de ressentir.
Avec mes séances d’hypnose à Marseille, l’idée est de se placer sur le terrain des émotions, du lâcher-prise, des intuitions et du ressentir pour nous amener à voir les choses différemment, à faire surgir des mots, des images, des sons jusque-là inaccessibles et finalement à aboutir à un réajustement qui permet le changement. Un changement pris dans un temps particulier à l’hypnothérapie, ancré dans le présent et tourné vers le futur.